Au moins, c’est clair ! Et peu importe si j’en agace quelques-uns !
Au bal des naïfs, citoyens du monde, sauveurs de la planète et européistes, aucun ne fait tapisserie. Les citoyens du monde, d’abord. J’ai horreur de cette expression. Ils ne sont pas plus prêts, évidemment, à se battre pour Kiev qu’ils ne l’auraient été, hier, pour Dantzig (là, ils plongent dans Wikipédia…). Il y a aussi ceux qui veulent, à tout prix, « sauver la planète ». Comme la petite Greta qui n’a même pas le charmant sourire des enfants de son âge et ânonne ce que lui ont préparé Papa et Maman. Trieurs de capsules Nespresso. Maniaques de la piste cyclable qu’ils abandonnent à la première pluie. Insupportables donneurs de leçons qui se croient « éveillés » parce qu’ils lisent Libé le samedi en mangeant du tofu. Leurs pères, au moins, n’avaient pas ces engagements de petits bourgeois : la révolution ou la décolonisation, cela avait une autre gueule.
Et puis, il y a les « européistes ». Les adorateurs de cette canaille de Jean Monnet, vendu aux Américains, ce « saint laïc » qui aurait apporté la paix à notre continent. Tu parles ! La paix, pour l’instant (!), on la doit à la dissuasion nucléaire. En 1929, déjà, Paul Valéry écrivait que « l’Europe, décidément, n’aspire qu’à être gouvernée par une commission américaine ». Depuis, les Allemands ont fini, après quelques échecs, de germaniser l’Europe. Avec l’aide américaine, cette fois. Je ne sais plus pourquoi de Gaulle a nommé Monnet au Plan en 1946, mais je sais en revanche que ce dernier haïssait le Général. Leur sépulture les distingue à jamais : à Monnet, le hideux temple du Panthéon, à de Gaulle, un petit cimetière français, au coin d’une église.
Bon. Les « esprits malins » me trouveront un peu sulfureux. Ils me rangeront parmi les avatars du nationalisme. Un comble ! J’ai toujours fait mienne la pensée de Romain Gary : « le nationalisme, c’est la haine des autres, le patriotisme, l’amour des siens ».
Mais dans le pays où les guillotineurs ont massacré au nom de la Déclaration des droits de l’Homme et du « bonheur, idée neuve en Europe » selon Saint-Just, les gauchos peuvent se parer de toutes les vertus, tout en refusant à leurs adversaires – les vrais, les rebelles aux c…, – leur condition humaine la plus élémentaire : parler et penser librement, refuser d’encaustiquer les idoles imposées, exister, en somme. Comme dirait Édith Cresson, une socialiste pour laquelle j’éprouve respect et affection, « je n’en ai rien à cirer ».
Il y a quelques années, j’ai publié un bouquin – Écrits et paroles d’un homme libre – où j’ai rassemblé ce que je pense depuis toujours. Ceux qui auront la curiosité de le fouiller comprendront que je n’ai pas changé. « Comme les imbéciles », dit-on, au « bar des amis » ?
J’avoue que pour celui qui a soutenu Chirac et Sarkozy, cela exige du mérite. Mais moins, toutefois, que pour l’électeur socialiste qui adorait le « franciscain » de Jarnac1.
« La France, en premier », c’est un cri du cœur. Marcel Rajman, ce jeune juif polonais qui flingue à Paris, en 1943, le colonel SS Julius Ritter, est mort pour la France. Pas pour le PC « F », l’Europe ou même la République.
« La France, en premier », c’est aussi un constat simple. Personne en Europe – ni ailleurs – ne songe à défendre nos intérêts. Cela a toujours été le cas. Et dans la crise, c’est pire : chacun cherche à sauver sa peau.
1 Pour ceux qui ne comprennent pas, François Mitterrand a été décoré de la Francisque par le maréchal Pétain… 2022 10 31 – Blog – La France, en premier – V11.docx
« La France, en premier », c’est un cri de ralliement, avant d’être une Politique.
Dans le fond, peu importe avec qui, au point où nous en sommes : explosion de l’immigration sauvage, de la criminalité et de l’islamisme, des déficits, de la dette et de l’inflation, effondrement de l’État en dépit des impôts les plus élevés du monde « normal », bureaucratie d’élite, chute de la natalité, isolement total dans une Europe fracturée, éviction de l’Afrique et du monde arabe, soumission à la mode grotesque du wokisme, puissance d’un courant islamo- collabo. Un Pouvoir à la dérive, un narcissique papillonnant au sommet de l’État, des féaux au gouvernement et à l’Assemblée nationale, sans racines, sans colonne vertébrale ni visages.
***
J’aimerais bien participer, comme d’autres, au réveil des consciences. À l’espoir de ceux qui n’en peuvent plus d’être résignés, malheureux, tenaillés par ce sentiment insupportable de n’être plus « chez eux », chez nous.
Avec notre filiation, on n’a pas le droit de baisser les yeux. Ni de les fermer sur les causes et les fautifs.
Il y a vingt ans, déjà, je décrivais, avec quelques rares camarades, la guerre économique qui se profilait entre des États qui n’avaient jamais renoncé à être des puissances. Souvent au nom de l’empire du marché dont ils détournaient les règles à leur profit exclusif. Je dénonçais nos dépendances stratégiques, le pillage de nos technologies, la compromission de certaines de nos élites avec nos faux amis et nos vrais ennemis. J’opposais aux soumis le patriotisme économique.
Le monde s’est fracturé depuis. Les libéraux se sont détachés de la démocratie, parce qu’ils ont compris que les peuples n’étaient plus dupes de leurs calembredaines. Les plus ardents démocrates d’hier en viennent à espérer des solutions autoritaires. Et les « déconstructeurs » de notre société et de notre histoire imposent partout leur imbécile et dangereux catéchisme.
Alors, comme en 1945, tout est à reconstruire. Mais il ne faut plus perdre treize ans.
Je sais ce que signifie avoir raison trop tôt. Je sais aussi ce que signifie pour la France d’avoir tort trop longtemps, ou trop tard.
Je ne suis pas sûr que la droite seule, suffise, à redresser notre « cher et vieux pays », comme disait le Général. Mais les idées « de droite », elles, sont partagées bien au-delà de nos frontières naturelles.
Je relisais le célèbre discours de Philippe Seguin à l’Assemblée nationale sur le traité de Maastricht. Il avait tout senti, tout compris, tout expliqué. Et tout s’est accompli. Hélas.
Alors, en avant ! Partagez l’adresse de ce « blog », « croîssez et multipliez » vos engagements, où que vous soyez.
Et telle une rivière souterraine qui cherche l’issue à son périple inconnu, nous surgirons, un jour, à la lumière.
Bernard Carayon

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