Communiqué de presse, le 13 juillet 2023.
La nomination d’une américaine, Fiona Scott Morton, au poste d’économiste en chef à la Direction générale de la Concurrence de la Commission européenne constitue en soi un scandale.
Jamais un européen n’exercerait de telles responsabilités aux États-Unis.
Issue du ministère de la Justice, où cette universitaire a participé, au titre de l’extra-territorialité du droit américain, à racketter de plus de 50 milliards de dollars les entreprises européennes, elle a conseillé plus tard plusieurs sociétés du numérique (GAFAM) dont la Commissaire à la Concurrence a cherché, elle-même, à endiguer les abus de position dominante.
Alors que l’Union européenne est en guerre économique avec les États-Unis et doit faire face au plan le plus protectionniste de l’industrie américaine de l’histoire contemporaine, Mme Morton sera au cœur des politiques que l’Union doit construire face à un partenaire particulièrement déloyal.
Cette nomination est ainsi une trahison des intérêts économiques fondamentaux de l’Union européenne.
L’affaire Snowden avait révélé l’ampleur de l’espionnage économique et politique américain, au moins aux yeux des naïfs, ne suscitant que des réactions pusillanimes des dirigeants européens et de la Commission.
Cette fois, l’espionnage va s’exercer, cyniquement, à visage découvert.
J’attends du président Macron, chantre d’une illusoire « souveraineté européenne », une réponse immédiate et brutale, et de Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, une position en cohérence avec ses déclarations offensives.
[1] Auteur du Patriotisme économique : de la guerre à la paix économique, 2006, Éditions du Rocher et concepteur de la politique publique française d’intelligence économique. Blog : bernardcarayon.org.

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