[Vu de mon terroir] Migrants à la campagne : la bataille gagnée de Réalmont

Tribune parue dans Boulevard Voltaire, le 3 juin 2023.

C’est au cœur du Tarn – en terre cathare – qu’a été construite, au XIIIe siècle, par volonté royale, la bastide de Réalmont. Non loin de là, à Lombers, avait été convoqué par l’évêque d’Albi un concile destiné à condamner l’hérésie qu’éradiqua Simon de Montfort, comme à Lavaur où s’éleva un des plus grands bûchers de l’Inquisition. Une hérésie qui rassembla, dans un même sentiment spirituel et politique, le peuple et la petite noblesse locale.

Réalmont est, depuis quelques jours, le théâtre d’affrontement entre la population et le représentant du gouvernement, un jeune préfet, non sans qualités quoi qu’il fût passé par les cabinets du président de la République et du ministre de l’Intérieur.

Car dans ce délicieux et paisible village de 3.500 habitants, avec ses maisons à arcades, colombages et briques rouges, sa joyeuse foire agricole du printemps, le préfet a décidé d’installer une cinquantaine de migrants. Émoi chez les Réalmontais qui, mercredi, formaient sur le marché de petits groupes inquiets. « On aurait pu nous consulter », disait l’un, « on connaissait le résultat d’avance ! », répliquait l’autre. « La politique, l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde », écrivait Paul Valéry.

Mais devant une opposition solide, le préfet a dû reculer. Désormais, les maires seront consultés et donc placés devant leur responsabilité, face à l’opinion publique. Soulagement.

Depuis quarante ans, on nous raconte que l’immigration est une « chance pour la France », que « s’ouvrir aux autres » (on ne parle pas des Picards ou des Gascons, en l’espèce), c’est être meilleur soi-même. Rien n’y fait. Il faut être macroniste ou mélenchoniste pour rêver de faire vivre aux autres les joyeusetés de la banlieue à la campagne.

Un Lotois, de passage, confiait à Martin, un de mes jeunes militants venu « tracter » sur le marché, que la délinquance avait explosé à Cahors et à Figeac depuis l’installation de « centres d’accueil » (de 2021 à 2022 : Cahors +16 %, Figeac +24,4 %). Abandonnant cette formule collectiviste un peu visible, le gouvernement éparpille désormais, « façon puzzle », les migrants. « Ce ne sont pas des illégaux », affirme le préfet. Or, si ce sont des candidats au statut de réfugié, on ne le saura qu’à l’issue d’une longue procédure. Et s’ils ont bénéficié d’un titre de séjour (320.000 en 2022 et +17 %, un record), que sont-ils censés apporter au pays ? Au Tarn ? À Réalmont ?

« Ce sont des réfugiés », me répète-t-on, avec le reproche qui est dû aux « sans-cœur ». Présumés réfugiés, je le répète. Leur nombre explose, en France : 100.000 demandes en 2021, 140.000 en 2022. Originaires de Côte d’Ivoire, de Guinée, de Géorgie, d’Albanie, de Turquie, ils ne sont pas chassés par la guerre. D’Afghanistan, oui. Mais dans ce cas précis (pour ne pas évoquer les autres…), leurs références culturelles, leur vision de la femme et de l’Occident ne sont pas exactement les nôtres. La plupart sont de jeunes hommes qui ont d’ailleurs l’âge de défendre leur patrie, leur famille, leurs valeurs. En tout cas, 60 % d’entre eux seront déboutés. Et 95 % de ceux-ci ne seront jamais expulsés.

Revenons à la démarche du représentant du gouvernement : il demande aux maires du Réalmontais la liste des logements vacants, puis sous-traite à une association « pro-migrant » le reste : prendre l’attache des propriétaires, leur proposer un contrat pluriannuel de logement et la réfection totale dudit logement. Voilà une politique publique privatisée. Financée par vos impôts. Les mineurs non accompagnés (vrais ou faux, ils sont inexpulsables) coûtent, chacun, 50.000 euros par an aux conseils départementaux.

Adversaires et partisans ont voulu manifester. Le préfet s’y est opposé, par principe, en somme, anticipant des déclarations « xénophobes ». Dans la terminologie macroniste ou mélenchoniste, être hostile à une immigration massive, c’est s’affranchir de la loi républicaine. Rhétorique éculée, déni de réalité, présomption de culpabilité des dissidents que nous devenons, l’Histoire jugera mal notre époque.

Cela fait mauvais genre de souligner le lien entre l’immigration et la délinquance. Avec hardiesse, le ministre de l’Intérieur et le préfet de police de Paris ont reconnu qu’elle était responsable de 50 % de la délinquance dans les villes et de 90 % dans le métro parisien. « Xénophobes », MM. Darmanin et Nuñez ? Les faits sont têtus. Connus de tous les responsables et acteurs publics. Des membres du gouvernement à la Cour des comptes, des préfets aux forces de l’ordre, des gardiens de prison aux magistrats, tous chuchotent entre eux les vérités qu’il convient de dissimuler.

Nier les faits ou ne pas en tenir compte, c’est trahir les Français. Ne pas les consulter, à Réalmont ou en France, c’est les mépriser. Se soumettre à l’idéologie de juges sans-frontiéristes, qu’ils soient européens ou nationaux, c’est entériner un coup d’État. Et c’est pourquoi, avec les Républicains, je veux que l’on modifie la Constitution et que l’on puisse faire prévaloir la loi nationale sur la loi européenne. Je veux qu’au nom de la défense de nos « intérêts nationaux fondamentaux », et par référendum, les Français, hostiles pour trois d’entre eux sur quatre à une immigration de masse, issue le plus souvent, dans la violation de nos lois, de pays aux antipodes de notre culture et de nos mœurs, puissent enfin dire : « Ça suffit ! »

Dans quatre ans, si nous avons réussi à bâtir les conditions de l’alternance, le préfet recevra l’ordre, ici comme ailleurs, de fermer les portes qu’un gouvernement lui avait demandé d’ouvrir. La bataille de Réalmont s’achèvera, alors, dans le respect du peuple. Cela s’appelle la démocratie.

Une réponse à « [Vu de mon terroir] Migrants à la campagne : la bataille gagnée de Réalmont »

  1. Total soutien ! Mes amitiés, Gérard

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