Mondialisation : le chaos et la guerre.

Il est loin le temps où l’essayiste Alain Mine consacrait un ouvrage à la « mondialisation heureuse » [1]. Son analyse était déjà fausse. Ce qui prouve que l’intelligence n’est pas une garantie de lucidité. Qu’en dire aujourd’hui ?

La mondialisation, c’est le chaos et c’est la guerre.

La dette mondiale est aujourd’hui plus élevée qu’en 1945 (360 % PIB) et nul ne sait comment financer la lutte contre le réchauffement climatique : pour l’Europe, il faudrait investir, chaque année jusqu’en 2035, 500 milliards d’euros… L’inflation explose. L’Europe, qui n’avait jamais mesuré le poids de ses dépendances stratégiques, se fracture. C’est le chacun pour soi : l’Italie s’approvisionne avant tout le monde en gaz algérien. L’Allemagne, sans prévenir quiconque, lève 200 milliards pour son industrie qui est à genoux. La Chine veut mettre la main sur Taïwan où se conçoivent 80 % des micro-processeurs mondiaux [2], clé de la troisième révolution industrielle [3].

La France subit tout.

Une déferlante migratoire venue d’Afrique sub-saharienne et du Maghreb que tout encourage : notre système social, l’idée portée par Emmanuel Macron et la gauche depuis toujours que l’immigration est une « chance pour la France » : un malheur, bien souvent, oui !

L’effondrement de notre politique énergétique : dix ans de trahisons de nos intérêts nationaux sur le nucléaire ont conduit la France à cette situation aussi inouïe que ridicule : acheter à l’Allemagne 20 % de ses besoins en électricité… produite avec des centrales à charbon…

L’effondrement de notre influence dans le monde : en Europe, où l’Allemagne pousse à l’adoption des décisions européennes à la majorité qualifiée…. Dont elle dispose déjà (avec 14 voix sur 27) ! En Afrique, où nous somme remplacés par la Russie, la Chine. En Lybie, turcs et russes nous ont déménagés. L’Algérie nous insulte, le Maroc nous ignore, en Australie les États-Unis nous ont humiliés et nous vendent leur GNL quatre fois plus cher qu’à leurs industriels. L’Allemagne se réarme (100 milliards), mais achète américain.

Quand on n’a plus d’alliés, quand on n’a plus d’amis naturels, il faut pouvoir se battre, seul.

Nos intérêts ont toujours été sacrifiés aux mirages de l’Union Européenne : la reconstruction de notre puissance et de notre influence ne passera pas par elle.

La France, en premier. Parce que chacun fait cavalier seul.
La France, en premier : parce que l’on ne se bat que pour ce qui nous est cher. La France, en premier : parce que nos intérêts le valent bien.

BC


[1] La mondialisation heureuse, Éditions Plon, 1997.
[2] …avec la Corée du Sud.
[3] …qui viendra après celle du charbon au XIXème siècle et du pétrole, au XXème.

Une réponse à « Mondialisation : le chaos et la guerre. »

  1. Votre diagnostic, cher Bernard Carayon, est parfaitement caractérisé. Nos contemporains qui peuvent y être sensibles en restent malheureusement la plupart du temps à l’étonnement, à l’indignation et à la nostalgie. Cette phase devrait être dépassée. C’est à présent à la question (révolutionnaire…) : « Que faire ? » qu’il faut répondre. Il me semble qu’il faudrait commencer par situer les noeuds de pouvoir et les points de levier à actionner.

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