Réponse à Jacques Valax, député PS du Tarn s’étant ému que les gendarmes fêtent la Sainte Geneviève à la cathédrale d’Albi[1]

Article réponse paru dans le Journal d’Ici (p. 2)  – 28 janvier 2016


Le député socialiste invoque les mânes de la République pour exhorter à la réserve ceux qui auraient attenté à la laïcité ! On peut être disciple de Jaurès sans connaître l’histoire de son pays : celle-ci n’a pas commencé en 1905, avec la loi de séparation des Églises et de l’État, ni même en 1789. La République a été précédée par la Nation, et celle-ci construite par l’État dans l’effort multiséculaire, comme  disait le Général de Gaulle, des rois de France. 

Notre calendrier est chrétien, celui de la Révolution n’ayant pas longtemps résisté à nos traditions. Je suppose d’ailleurs que notre saint laïque, qui porte le prénom d’un apôtre, fait une pause à Noël et cherche dans son jardin, à Pâques, des lapins en chocolat avec ses petits-enfants. Pas une commune de France qui n’ait son église, ni un parti qui n’ait ses chapelles, ni même une corporation dépourvue de Saint Patron. Il n’y a pas que des anges chez les parachutistes, mais Saint Michel les rassemble tous. C’est à Notre-Dame que de Gaulle chanta le Magnificat en l’honneur de la libération de Paris. Et sans doute même, au soir de ta vie, songeras-tu, cher Jacques, comme François Mitterrand, à ce qu’une messe soit dite, « après »… C’est ainsi : dans les deuils de nos communes, il y a toujours plus de monde à la messe que devant l’incinérateur. Jaurès lui-même ne s’y était pas trompé : « quiconque n’a pas une foi ou besoin d’une foi, est une âme médiocre ». Et il rajoutait : « il y a, aux fenêtres de l’étage supérieur, des lumières que le maçon n’a pas allumées ». 


[1] Paru Journal d’Ici, l’édito (du 14 au 20 janvier 2016, page 2).

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