Quotas ethniques à la télévision : c’est la Nation qu’on assassine

Mai 2000


En toute simplicité, un ministre de la République vient de violer la Constitution.

C’est, bien sûr, selon le mot de Victor Hugo, le sort naturel des Constitutions, « car elles, ne crient pas ».

A chaque minorité, à chaque « communauté », ses droits : voilà ce qui ressort d’une convention élaborée par le ministre de la Culture obligeant une chaîne de télévision, Canal+, « à prendre en compte dans la représentation à l’antenne la diversité des origines et des cultures dans la communauté nationale ».

Cette démarche est absolument contraire à trois principes constitutionnels : l’indivisibilité de la République, l’égalité devant la loi et l’unité du peuple français.

Ces trois principes, comme l’a rappelé le Conseil Constitutionnel, l’année dernière, à propos de la Charte des langues régionales « s’opposent à ce que soient reconnus des droits collectifs à quelque groupe que ce soit, défini par une communauté d’origine, de culture, de langue ou de croyance ».

La gauche, en dépit d’hypocrites invocations aux valeurs républicaines, n’en finit pas de régler ses comptes avec l’histoire de France, que le Général de Gaulle décrivait comme une et unique.

La gauche n’aime pas la Nation : elle lui préfère ses minorités, définies selon leur classe, leurs comportements intimes, et maintenant, leur origine ethnique : du soutien aux « mouvements de libération nationale » au procès de l’histoire coloniale, et de l’élargissement sans limite des conditions d’accès à la citoyenneté à l’octroi du droit de vote à tous ceux dont le seul mérite est d’habiter sur notre sol, on ne compte plus les coups de boutoirs que la gauche assène avec obsession à l’identité française et aux valeurs de la République.

La « lutte contre les discriminations » justifie maintenant une théorie fort peu républicaine : « la discrimination positive ». La gauche soumet la République à ses postulats : ce n’est plus une position politique, c’est une dictature mentale et morale.

La France est multiraciale depuis que les Antilles sont françaises : c’est une de ses richesses historiques.

Mais la République depuis 200 ans n’a cessé de promouvoir un modèle culturel homogène : dans un « vieux pays de guerres civiles », comme le reconnaissait Anatole

France, c’est une sage précaution.

Il y a le fond mais aussi la forme. En choisissant la réglementation plutôt que l’incitation, la

gauche n’en finit pas de meurtrir la réalité sociale : un mariage-bis, plutôt que des aménagements fiscaux portés à la situation de tous les couples, la parité contrainte, demain les quotas ethniques : c’est la Nation, une et unique, rassembleuse et généreuse qu’on assassine.

Donner à une « communauté » des droits spécifiques, c’est rompre l’indivisibilité de la République pourtant érigée en principe constitutionnel. La « discrimination positive» n’est pas républicaine.

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