CONTRE LE «MARIAGE POUR TOUS» !

Paru dans la presse tarnaise – Novembre 2012


L’histoire de l’humanité, comme celle du mariage et de la parenté, n’est pas affaire de comportement sexuel et d’amour : le monde ne s’est jamais partagé entre hétéros et homos, amants et indifférents, mais entre hommes et femmes qui, seuls, quelles qu’en soient les modalités, créent la filiation.

Le droit ne peut s’affranchir de cette réalité, et il est un peu pénible de rappeler où est le Nord à ceux qui ont perdu la boussole. Ce n’est pas faire injure non plus aux homos que de rappeler que les Grecs de l’Antiquité qui n’étaient pas homophobes, n’ont jamais épousé leurs éphèbes.

Fidèle aux promesses du candidat Hollande, le gouvernement entend, avec le « mariage pour homos » supprimer une discrimination – invoquée par la minorité d’une minorité sexuelle – qui n’existe que dans leur imagination : l’égalité ne peut concerner que des situations semblables, comme l’ont toujours rappelé la Cour européenne des Droits de l’Homme et le Conseil Constitutionnel.

Pour une fois, toutes les religions sont à l’unisson dans le refus d’un texte qui déstructurera notre société et l’exigence d’un vrai débat national. Ce n’est pas une question de dogmes ou de morale : l’histoire des religions, parfois plurimillénaire, donne à celles-ci une certaine avance dans la compréhension de l’humain. On ne peut d’ailleurs dénoncer en permanence la crise des institutions (l’Etat, l’école, la famille, les églises) et rayer d’un trait de plume deux mots, papa et maman, qui caractérisent notre histoire.

Derrière le mariage, l’adoption. « Le droit à l’enfant » supplante ainsi les droits de l’enfant. Mais l’enfant n’est pas une marchandise, ou la décoration d’une maison douillette.

La loi est faite pour protéger le faible contre le fort, et non pour imposer en règle sociale un choix intime, un désir, fût-il amoureux, sans considération pour celui qui héritera de « vrais-faux » parents. Pour le coup, quelle discrimination va-t-on créer entre enfants issus de couples hétéros et homos ! Comment construiront-ils leur identité, quand on sait combien est souvent douloureuse la quête des enfants nés de parents inconnus !

L’humanité d’une société se mesure au sort qu’elle réserve aux plus vulnérables. La gauche s’arroge le monopole de la défense des pauvres, des exclus, de l’étranger. Et l’enfant ?

Ce sont les promoteurs de cette singulière cause qui ont défendu depuis cinquante ans la liberté sexuelle, l’union libre et le divorce facile. Leurs vœux ont été exaucés : on se marie peu et tardivement, on divorce beaucoup, une majorité d’enfants naît hors mariage ; le PACS lui-même ne séduit qu’une minorité d’homos. Ceux qui dénoncent la ringardise du mariage lui trouvent désormais toutes les vertus, quand ils n’organisent pas des cérémonies de mascarade.

En manifestant massivement, nous ferons reculer le gouvernement. On peut espérer l’abrogation de la loi à la faveur de l’alternance politique. Le mieux est encore de ne prendre aucun risque, d’autant que la crise, le chômage et les difficultés des familles exigent des débats plus sérieux.

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