Discours prononcé à Lavaur, le 22 avril 2011
Nous vous accueillons avec joie et respect, quelques jours avant la commémoration traditionnelle de Camerone.
Nous devions cet hommage à ceux qui ont fait de leur vie une aventure, et de leur service à la Nation, une épopée sans pareille.
La Légion est une exception française : elle est unique au monde. Formée en 1831 sous la Monarchie de Juillet, à l’initiative d’un Tarnais, le maréchal Soult, cimentée par l’Empire, la Légion est de tous les combats de la République.
A Camerone, « ils étaient soixante-deux, face à deux mille cavaliers. Le soleil baissa les yeux lorsqu’ils furent exterminés », chante l’ami Jean-Pax Mefret.
En Indochine, sur la RC4 et à Diên Biên Phù, ceux du 1er REP se battent, dans l’honneur, avec leurs camarades du 8e Choc, et meurent dans le silence des camps vietminhs et l’oubli des bien-pensants.
En Algérie, ils bâtissent, soignent, éduquent, et font aussi la guerre à l’ennemi, le FLN, soutenu par les Soviétiques, et leurs alliés de l’intérieur.
De leur pas lent, ceux du 1er REP traversèrent, puis quittèrent Alger, sans rien regretter de leur combat perdu.
Beaucoup de vos engagements ont été couronnés de succès :
Sébastopol, Magenta, le Tonkin, le Soudan, Madagascar, Verdun, la Syrie, Narvik, Bir-Hakeim, la Provence, Kolwezy, Beyrouth, le Golfe, Sarajevo, la Côte d’Ivoire, et maintenant l’Afghanistan ; partout vous avez été, « le front haut et l’âme fière ».
Bonetti, au lendemain de la Première guerre mondiale, rappelle combien le légionnaire a « peiné, lutté, saigné et souffert au combat. Et puis un soir, il est tombé, dans cet enfer. Qui sait si l’inconnu qui dort sous l’arche immense, mêlant sa gloire épique aux orgueils du passé, n’est pas cet étranger, devenu fils de France, non par le sang reçu mais par le sang versé ? ».

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